Réserve faunique Papineau-Labelle

J’ai voulu m’isoler encore en pleine nature cet été. Les possibilités à environ 2 heures de Montréal étaient limitées, et je me suis retrouvée à réserver un spot pour une tente dans la réserve faunique Papineau-Labelle, que je ne connaissais pas du tout. Quand j’ai commencé à planifier mon séjour, j’ai eu un gros doute : le site Web parlait beaucoup de chasse. Je me suis dit que j’allais peut-être être entourée de chasseurs qui allaient cuire leurs proies sur le feu et fêter tard alors que j’allais vouloir lire tranquillement et dormir.

Mais finalement, ce n’était pas ça du tout. C’était super familial. Il y avait bien quelques groupes d’amis, quelques couples plus âgés, mais globalement, c’était des familles. J’étais au bord du lac Joinville, un endroit magnifique, avec une longue plage au bord d’un lac calme. J’y ai passé environ 48 heures, pendant lesquelles j’ai eu l’occasion de ne lâcher que 10 mots (à l’accueil du parc, au magasin du village, et à la proprio d’un chien qui reniflait un peu trop mon sac à la plage), de lire et réfléchir, me baigner et marcher, et comme toujours, bien manger : c’était hyper ressourçant. J’ai aussi pris l’habitude de repérer en chemin une SAQ et de m’aventurer dans la section cellier (je devrais donc ajouter à la liste précédente que j’ai aussi bien bu).

Pour le premier soir, j’ai cuit 2 poitrines de poulet et j’ai utilisé la première pour faire des fajitas, en m’inspirant d’une recette de Geneviève O’Gleman. J’ai ajouté un mélange d’épices, de la laitue, de l’avocat, des tomates en dés et du fromage râpé, ainsi qu’un trait de citron. Et en dessert, une pomme au miel et aux pacanes, cuite à proximité des braises après avoir été enveloppée d’alu.

Le seul point un peu plate de ce site, c’était l’absence d’évier pour faire la vaisselle -on avait juste accès à un robinet distribuant de l’eau du lac, donc non potable à moins de la faire bouillir une petite minute avant consommation. J’ai du coup généré plus de déchets quand dans les endroits où il est facile de laver ses affaires. Il n’y avait pas de douches non plus, mais il y avait le lac (il était évidemment interdit, cependant, de s’y laver avec du savon, même « biologique » ou « biodégradable ») et je n’y étais que 2 jours; par contre il y avait des toilettes qui flushaient (détail qui a son importance pour mon fils -même s’il n’était pas avec moi cette fois-ci- car celles à Mont-Mégantic, des toilettes sèches, puaient terriblement).

Le lendemain, j’ai refait mes fameux pancakes; puis je me suis décidée à faire un petit aller-retour jusqu’au village (Nominingue). Je n’avais qu’une gourde d’eau potable, et peu de propane, que je préférais utiliser pour bien cuisiner plutôt que pour stériliser de l’eau, j’avais donc besoin d’une cruche d’eau potable. Ça m’a aussi permis d’envoyer un message à mes proches pour les prévenir que je ne recevais aucun signal de cellulaire au camping, et qu’iels n’entendraient plus parler de moi pour au moins un autre 24 heures. Parce que bon, je n’avais pas eu cette info avant d’arriver au camping.

Pour le lunch, j’ai fait une salade asiatique avec la poitrine de poulet de la veille, en m’inspirant de cette recette. J’avais préparé la vinaigrette à l’avance, chez moi; aussi, j’avais un restant de concombre, qui ne figurait pas dans la recette mais que je devais absolument « passer ». C’était délicieux, et ça sentait très bon : les écureuils et les suisses avaient drôlement envie d’y goûter (il y en avait tout plein qui passaient leur temps à courir d’un bout à l’autre du terrain, nullement épeurés par les humains).

J’ai ensuite empaqueté de l’eau, une pomme et un mélange de noix, et je suis partie faire une petite rando. À la base, j’avais envie de quelque chose d’assez demandant, de quelques heures, mais j’avais vérifié les possibilités dans les environs seulement après avoir réservé mon emplacement de camping, et il n’y avait rien moins d’1 heure de voiture. Comme je n’avais pas envie à ce point de faire une rando exigeante, j’ai laissé tomber. J’ai pris le sentier du mont Bondy, qui débute à mi-chemin entre l’accueil de la réserve et le camping, et qui est listé comme ne faisant que 3,2 km, avec une difficulté « facile à moyenne ».

Je me considère comme quelqu’un d’assez en forme, et pourtant j’ai trouvé ça difficile. C’était peut-être l’humidité élevée, et mes légères difficultés pulmonaires (je suis presque asthmatique) mais j’ai vraiment eu le cœur qui battait vite alors que je marchais à vitesse plutôt moyenne. Il y a eu quelques côtes plus demandantes, mais a priori le sentier faisait partie des sentiers faisables en famille…

Ce qui m’a le plus marquée sur ce chemin, c’est l’énorme quantité et diversité de champignons. Il y a aussi un oiseau qui a traversé le chemin devant moi (dindon, gélinotte ou bécasse, je n’y connais rien), et plus tôt, j’avais failli frapper un chevreuil en voiture (heureusement, je roulais à 15 km/h et il m’a suffi de freiner légèrement pour qu’il ait le temps de passer en toute sécurité; de toute façon il y avait plein d’endroits à la fois en montée et en virage, donc les possibilités de frapper une autre voiture étaient trop élevées pour que j’ose aller plus vite, même avec une limite de 30 km/h)

Pour en revenir à mes champignons, il se trouve que le site Web n’en parle pas du tout, juste de la faune et des arbres -on se trouve dans une érablière à bouleau jaune, avec également une abondance de résineux.

Bref, quand on arrive finalement en haut du Mont Bondy, on a une super vue. Il y avait encore quelques nuages (le temps était menaçant, mais j’ai été chanceuse, il n’a jamais plu, à part une min-bruine à mon arrivée la veille) mais globalement la vue était très dégagée.

Il y avait quelques aigles qui survolaient les environs, et c’était magnifique de voir les différentes couches nuageuses avec leurs couleurs dégradées, de même que les montagnes au loin, successivement de plus en plus pâles. Mes photos ne rendent pas vraiment justice à la beauté du paysage que j’avais sous les yeux.

La descente du sentier a été bien plus facile que l’aller, et j’ai encore spotté plein d’autres champignons.

Après tout cela, j’étais pas mal en sueur, donc je suis rentrée pour me changer en maillot de bain, et aller me rafraîchir dans le lac. L’endroit est idéal avec des enfants, car le sol fait un plateau durant assez longtemps, on peut donc faire une certaine distance avant de commencer à avoir de l’eau au-dessus de la taille.

Pour souper, j’ai fait simplement un hamburger (j’ai donc utilisé de la laitue et de la tomate qui restaient de la veille) et j’ai fait un super beau feu avec des braises intenses -quand je suis sans mon fils, je me couche plus tard, ce qui donne vraiment l’occasion au bois de se transformer en belles braises ardentes.

Le lendemain, j’ai fait une quesadilla; je voulais d’abord faire une version avec un œuf au milieu, mais ça devenait trop compliqué (même si j’avais apporté une poêle en Téflon) donc j’ai fait l’œuf par-dessus finalement. En gros, entre 2 tortillas, j’ai fait fondre du fromage râpé, et j’ai ajouté un paquet d’affaires qui me restaient des fajitas : avocat, tomates en dés, coriandre. Le tout servi avec un mélange de fruits, et un café (j’ai testé l’utilisation de lait en poudre, qui me semblait plus facile quand on n’a qu’une glacière à disposition et donc un pouvoir frigorifique limité dans le temps, mais c’était vraiment moins bon que du vrai lait).

J’avais repéré avant de partir qu’il semblait y avoir une place pour la location de canots pas très loin. Ce n’était pas du tout signalé sur place; mais j’y suis allée de mémoire, et j’ai trouvé facilement. Il y avait bien des canots, mais personne sur place, sauf un écriteau qui disait d’aller voir la demeure du gardien. J’y suis allée, je voyais à travers la porte-moustiquaire une tasse sur la table (il était donc probablement là plus tôt ce matin-là) et un panneau qui indiquait comment le contacter par radio FM s’il n’était pas là. On était censé demander le « gardien du territoire » et laisser un message si ça ne répondait pas. J’ai trouvé la procédure trop intense et intimidante pour moi, et j’ai laissé faire. Je n’avais pas envie à ce point de louer une embarcation.

J’ai opté pour me promener au feeling, et je suis repartie en voiture; 1 minute plus loin, je suis tombée sur une mini-plage, avec un emplacement de camping dédié aux personnes faisant du canot-camping. Je me suis posée sur la plage un moment, à admirer le lac des Sept-Frères. Le silence était sidérant et magistral.

Au bout d’un moment, je suis repartie, mais il m’a semblé que le chemin ne faisait ensuite que s’enfoncer dans la forêt. J’ai fait demi-tour pour lire à nouveau au bord du même lac mais sur une autre plage, à 100 mètres de la précédente, avant de retourner au camping.

Je suis repartie à Montréal seulement en début d’après-midi; entre-temps, j’ai passé du temps sur la plage du lac Joinville, à lire, écrire, humer le vent, regarder les autres humains vivre leurs vies… Je ne sais plus ce que j’ai lunché, probablement un assemblage de tous mes restants 😉

Sur le chemin, une adresse chouette : la boulangerie Merci la vie à Piedmont. J’y suis passée à l’aller, car mon voyage était du dimanche au mardi, et l’endroit est fermé du lundi au mercredi.

J’ai eu l’occasion de goûter un financier à la pistache totalement parfait (complètement inoubliable). Comme c’était déjà le milieu de l’après-midi, il ne restait pas un choix énorme, malheureusement, mais je note d’y repasser une autre fois à l’occasion…

Pour finir, je vous mets d’autres photos de champignons, parce que j’en ai plein d’autres ! 😂

un des sentiers du camping
tente « 2 secondes » Fresh & Black de Décathlon : pratique à installer, et il y fait très noir dedans, j’ai pu dormir pas mal tard ! 🙂

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