Anémone

Il y a très longtemps, je suis allée au Manitoba. Le resto du Mile-Ex (la province canadienne aussi, mais bon). Celui-ci a récemment fermé (il y a environ 1 an) pour donner la place au Anémone -cette fleur étant d’ailleurs un des emblèmes officiels de la province du Manitoba. J’ai mis le resto aveuglément dans ma liste de restos à essayer puisqu’un des chefs, MinhPhat Tu, est celui de Mui Mui, un de mes restos préférés -mais j’ai mis un peu de temps à finalement y aller.

Je me suis décidée un samedi soir pluvieux (je suis allée seule alors ça a été facile d’avoir une table à la dernière minute) et j’ai rapidement commencé avec le plat d’oursins. En fait c’est lui qui m’a motivée à y aller, parce que je n’en ai jamais mangé, et que j’avais envie de tester avant que la saison finisse. Voici la description du plat : Oursins de Rimouski servis crus sur une costarde style japonais à base d’oeufs, dashi (bouillon d’algues), sel, soya, bouillon de champignons et oursin. Le tout est garni de daikon assaisonné au gingembre et fini avec un peu de shiso et une glace Xérès. Le goût des oursins était beaucoup plus doux que je pensais (on m’avait parlé de goût fortement iodé), la crème en-dessous était douce sur la langue, avec un goût complexe, vraiment intéressant. La cuillère proposée pour déguster est toute petite, mais c’est vraiment assez pour faire le plein de saveurs à chaque bouchée !

Pour la suite j’hésitais entre 2 plats, puis j’ai tranché pour les pétoncles. Absolument sublimes, si moelleux au centre et tellement grillés en surface !! La crème qui les accompagne est au bacon, gingembre, betteraves, pétoncles fumées déshydratées et garum de pétoncles, et des lentilles béluga complètent le tout. C’est hyper réconfortant et chic en même temps; on observe une tendance à incorporer le même aliment dans un plat de différentes façons (parfois c’est aussi en saupoudrant l’aliment séché, en ajoutant celui-ci légèrement fermenté, etc… très inspirant !)

J’ai voulu accompagner cela d’un vin blanc, et on m’en a fait goûter 2. Le premier était une explosion de saveurs fruités/florales, absolument divin, mais il prenait même trop de place… J’ai opté pour le second, de Lieux Communs… vinifié à Montréal ! Une belle découverte.

Soyons honnêtes, les portions n’étaient pas énormes (surtout l’entrée), et mon lunch était déjà très loin derrière moi. Bref : je pouvais largement me permettre de commander l’autre plat qui me tentait, celui à base de morue noire. Là aussi, la cuisson m’a totalement séduite : le poisson était ferme, parfaitement « flaky », tendre mais super grillé sur le dessus, terriblement gourmand rien qu’à regarder cette croûte magnifique puis à voir comment il se séparait sous une légère pression de la fourchette. Pour l’accompagner, des oignons cipollinis cuits dans une sauce miso sucrée, des haricots noirs, des noix, des champignons chestnut marinés. Là encore, j’utiliserais le mot « réconfortant » pour décrire la tonalité principale du plat. Quelque chose de bon, doux, complexe et rassurant à la fois.

Rendue là, je n’avais plus la place pour un dessert. Pourtant, ils ont l’air tous incroyables (je regarde toutes leurs publications Facebook) mais c’est une des excellentes raisons d’y retourner…

Buvette Pompette : la fête dans l’assiette

Montréal compte de plus en plus de buvettes, et ça me remplit de bonheur. Sous ce terme, on désigne généralement des restaurants avec une carte de bouffe assez courte, mais savoureuse, et une belle sélection de vins, dont des importations privées, difficilement trouvables ailleurs. Ouverte très récemment (début décembre), la Buvette Pompette a une orientation plutôt espagnole dans les plats proposés. Elle a pris place dans le local du Beaufort Café, qui a déménagé sur la Plaza St-Hubert (local occupé encore avant par le café Ellefsen, où j’avais goûté une poutine à la morue!) J’y suis allée avec 2 amies, ce qui fait qu’on a eu l’occasion de presque faire le tour de la carte.

J’ai commencé par les croquetas et un verre de vin blanc, et c’était délicieux. Les croquettes sont très moelleuses, c’est du velours sur la langue,et la sauce est hyper réconfortante. Je n’ai pas vraiment pris en photo les calmars frits (on les voit juste en arrière-plan ici), mais ils étaient croustillants à souhait, et tendres à l’intérieur.

Ça, c’est un beau portobello, servi avec du manchego et une purée de petits pois, mais le tout est caché par de la roquette et des oignons marinés 😉 C’était un plat plus complexe que les précédents, une assez petite portion, mais les différents couches de saveurs se mêlaient vraiment bien ensemble. On a aussi goûté le chorizo poêlé, là c’était dément, j’en aurais mangé comme des bonbons; ils étaient déglacés au cidre, et très, très légèrement piquants (j’ai toujours peur, au restaurant, de tomber sur quelque chose de trop épicée qui me fera pleurer), l’équilibre était trop parfait !

Ici on a encore un peu de bouffe qui se cache, sous de la pomme en julienne cette fois-ci; ce sont des choux de Bruxelles, servis notamment sur une compte de pommes et une réduction de xérès; un peu de chorizo aussi, mais ce sont les éléments sucrés qui donnaient surtout une dimension nouvelle à un plat de choux (je ne déteste pas du tout les choux de Bruxelles mais j’en achète plutôt quand j’ai envie de varier mes repas, que je me rends compte que ça fait des semaines que je tourne autour des 3-4 mêmes légumes; mais je ne sais jamais trop comment les apprêter -je suis impatiente d’expérimenter leur mariage à de la pomme ou un autre fruit !)

J’avais envie de poulet, parce que je le cuisine souvent un peu mal (il m’arrive de le rendre un peu sec parce que je veux éviter de le cuire insuffisamment et de tomber malade); ici, il était très juteux (c’était même assez surprenant), servi avec de la polenta frite, piperade de poivrons et crème sure aux olives. Je mange toujours ma polenta en mode bouillie onctueuse, cuite dans du lait, servie du beurre et du parmesan, et même si je sais depuis une éternité qu’on peut en faire des jolies croquettes, je n’avais jamais pris le temps. Ça me donne envie de m’y mettre !

J’ai pris une bouchée de ce plat de sardines, mais il y avait vraiment trop d’arêtes pour moi; même si elles sont super fines, je ne pouvais pas faire abstraction de la texture. Mon amie généralement fan de sardines a par contre beaucoup aimé ce plat; le fond est une mayonnaise aux moules fumées, et le plat comporte aussi des olives, des tomates et du fenouil.

La Buvette propose aussi une sélection de charcuteries et de fromages; il paraît même qu’il y aura un service de brunch plus tard dans l’année, donc côté bouffe, l’offre est quand même assez généreuse !

Je n’avais plus réellement faim, mais je ne pouvais pas passer à côté d’un petit dessert, sachant que j’adore les tartelettes aux œufs et que je n’ai encore jamais réussi à en faire (j’ai essayé seulement 2 fois en 10 ans, et ça goûtait toujours trop les œufs -chose qui ne m’arrive pourtant pas avec des crèmes anglaises ou pâtissières, pourtant assez chargées en œufs elles aussi..) Celle-ci m’a comblée !

Je n’ai pas pris les patatas bravas, ce qui m’étonne puisque je suis folle de patates et que c’est un plat assez emblématique; cela dit, c’est peut-être justement parce que les autres plats étaient des créations difficilement trouvables ailleurs, et que je suis assez confiante que les patatas bravas resteront sur la carte en toutes saisons -à essayer lors d’une autre sortie ! Le service était sympathique et l’ambiance très chill; c’est peut-être parce qu’on y était un lundi soir, ou peut-être grâce à l’atmosphère feutrée, une certaine pénombre, qui contribuent probablement au volume des conversations assez bas -et ça me convient parfaitement. Un endroit où on mange et on boit bien, et où on peut facilement se parler : un endroit où retourner !

Moccione / Le Elsdale

Oui, je vous mijote un récit sur notre aventure au parc du Bic. Mais comme ce sera long (probablement étalé sur 2 articles), ça semble me demander plus de concentration que je ne suis capable de fournir après un déménagement. J’évite donc temporairement la tâche en rédigeant un article plus simple 😉

J’ai fait 2 restos il y a quelques temps, et je n’avais pas pensé en parler car j’avais très peu de photos, mais ils valaient vraiment la peine (et ça me permet de repousser le récit de nos aventures dans le Bas-du-fleuve hahaha).

Le premier, c’est arrivé un soir où ça ne me tentait pas du tout de cuisiner, même pas des pâtes avec de la sauce (choses qui traînent toujours dans mes placards); j’avais vu passer la réouverture du Moccione, mais en allant sur leur site Web j’ai vu qu’ils ne faisaient pas de repas à emporter -mais leur petit frère, le Moccione Pizza, par contre, oui. Comme une pizza, c’est pas pratique à emporter sur un vélo, j’ai ajouté la livraison, mais là je me sentais un peu moche de créer un déplacement pour une seule pizza, alors j’ai ajouté du dessert (bon, j’ai pas réfléchi longtemps à cela, je ne suis pas difficile à convaincre quand on parle de dessert italien !)

J’ai choisi la « Bravo Champignon » : sur une pâte légère et croustillante, on y retrouve des champignons réconfortants, du radicchio, à peine amer, juste parfait (vous n’avez pas idée à quel point j’adore le radicchio !!), plusieurs fromages délicieux (mozzarella, fontina, asiago), quelques noisettes croquantes, et de huile de truffe. C’était vraiment ultra parfait, j’avais aucune idée, quand j’ai décidé de commander, que j’allais avoir autant de plaisir !!

Et c’était pas fini, j’avais aussi mon dessert ! Bon je n’avais plus très faim, donc j’en ai gardé beaucoup pour le lendemain, mais comme c’était du tiramisu, si vous me suivez un peu, vous savez que je ne pouvais pas l’ignorer alors qu’il était là, à côté de moi… (la photo me trahit, quoique je n’ai jamais dit que c’était récent, mais bref : tout cela date du mois d’août).

Je suis difficile avec les tiramisus. Très difficile même. Celui-ci est officiellement approuvé; il était délicieux le jour même et encore le lendemain, ce qui est rare, et qui veut dire notamment que l’équilibre quantité de crème/quantité de biscuit/degré de trempage des biscuits avant d’assembler était parfait. Résumé assez simple : le Moccione pizza est désormais une valeur sûre (très sûre !) pour moi. Hâte d’y retourner (réellement, pour tester l’ambiance, en plus !)

Autre sortie resto, plus récente : la buvette Le Elsdale. J’y suis déjà allée plusieurs fois le matin, pour un café sur place ou à emporter, mais je n’y avais jamais vraiment mangé. C’est désormais chose faite, juste avant d’aller voir « Je vous salue salope » de Léa Clermont-Dion et Guylaine Maroist (perso, j’ai braillé, il y a des passages vraiment difficiles, mais je vous le conseille quand même; bon, dans mon cas,la discussion à la fin avec les réalisatrices, porteuse d’un peu d’espoir, a un peu adouci le choc).

Il y avait beaucoup trop de choses qui me tentaient sur le menu, mais après avoir été attirée par le lapin, avoir changé d’avis, y être revenue… j’ai fermé la carte et j’ai arrêté de me faire distraire, et j’ai vraiment commandé cette viande. Elle est arrivée, tendre, avec une sauce généreuse (pas vraiment au niveau de la quantité, juste raisonnable, mais en sensation « feelin’ good », cosy, vous voyez ?) Les pousses et les framboises apportaient de la fraicheur, et le chou-fleur du croquant, un beau contre-poids à la viande et à la purée délicieuses, mais aux textures plus molles. Profondément ravie de mon choix !!

Mon amie a pris une sorte de gumbo de crevettes, avec de beaux gros morceaux de maïs. Elle avait aussi pis des noix épicées en apéro et m’a laissée en picorer un peu; moi qui ne peut manger que des choses faiblement épicées (sinon je deviens rouge et j’ai les larmes aux yeux), j’ai trouvé cela très équilibré, juste assez épicé pour être le fun sans me donner chaud !

Bon bin là j’ai faim, j’ai envie de cuisiner du lapin et d’avoir un four à pizza, parce que la pâte extraordinaire des meilleures pizzerias de la ville se cuit dans un four extrêmement chaud (plus que ne peut atteindre nos gentilles cuisinières de maison). Ou alors il faut que je retourne au resto…

Les majestueux légumes d’Ile flottante

J’avais envie d’aller chez Île flottante depuis très longtemps; plusieurs personnes m’en avaient parlé, alors je me cherchais quelqu’un pour m’accompagner. Cela dit, avec un menu fixe de 7 plats à 102 $ par personne, mettant en valeur principalement les légumes locaux de saison, la formule ne plaît pas forcément à tout le monde. Sur un coup de tête, j’ai vérifié les disponibilités en ligne, et il y avait un jour et une heure qui me convenaient quelques jours plus tard.

On m’a appelée le matin même pour vérifier mes allergies : malgré le menu « fixe », l’équipe est prête à faire quelques ajustements pour s’adapter à différentes restrictions. J’ai donc nommé ma sensibilité aux pêches, cerises et pommes crues. J’ai pris le temps de lire sur le restaurant, qui s’appelait avant Les deux singes de Montarvie (nom encore visible sur le rideau extérieur de droite); quand le local voisin (à gauche) est devenu libre, les propriétaires, Nada Abou Younes et son conjoint et chef Sean Murray Smith, l’ont acheté et en ont profité pour changer le nom. Vous pouvez en lire à ce sujet ici.

Les plats sont une découverte, au fur et à mesure; non seulement on ne choisit pas les plats, mais il n’y a pas de description écrite, ce qui fait que j’ai un peu oublié certains ingrédients des plats que j’ai mangés. Le premier était assez spectaculaire, sur son lit de glace lui-même sur un lit de chou; une sorte de ceviche de pétoncles (un des rares plats qui contienne autre chose que des légumes), très frais -pas seulement au niveau de la température, mais du goût aussi. Ça se mange lentement, pour apprécier chaque bouchée de cette petite mise en bouche.

Le plat suivant s’inspirait des soupes de mariage à l’italienne; sous l’algue grillée, on a des pâtes à la crevette, mais surtout, le plat arrive joliment dressé et c’est alors que la serveuse a versé le bouillon brûlant. Une merveille totale, je n’ai jamais goûté un bouillon aussi savoureux. J’en aurais pris une assiette en entier. Le reste était super bon aussi, mais le bouillon m’a subjuguée.

Le plat suivant mettait surtout en valeur la courgette, mais aussi le tournesol, avec une sorte de beurre, ou en tout cas de sauce épaisse, ultra réconfortante. Bien que j’aie déjà fait une recette aux graines de tournesol terriblement délicieuse, j’ai envie d’explorer un peu plus autour de cet ingrédient, que j’ai complètement redécouvert avec ce plat.

Ce plat ravissant cache de l’aubergine très tendre, et la sauce / soupe (c’était quand même assez liquide) inspirée de la peperonata était un pure délice. L’oseille, en plus d’être super jolie, apportait un petit goût acidulé intéressant, mais surtout, le vinaigre balsamique blanc apportait une dimension particulière à l’ensemble -encore un ingrédient qui m’a enchantée et donné envie de jouer avec.

Ce plat -le dernier plat salé, déjà !- comporte des pâtes fraîches à l’artichaut, avec une écume à l’artichaut, et j’avais l’impression que ça ferait trop d’artichaut. Mais évidemment, tous les ingrédients sont super bien équilibrés, et je suis vraiment fan des pâtes fraîches -la pâte est si soyeuse ! (j’ai envie de m’acheter une machine à pâtes, et de cuisiner avec plus de fleurs comestibles…)

Ce premier dessert comporte des prunes de l’Ontario, une crème glacée au riz, du riz grillé et de la poudre de cacao. Les textures et les saveurs sont si contrastantes, c’est étonnant, créatif, et délicieux, encore.

Le dernier plat est une ode au bleuet. On a une belle poignée de bleuets juteux, ainsi qu’un petit pancake aux bleuets dont la surface de sirop (ou de sucre?) aux bleuets est grillée, il y a aussi de la meringue et une crème glacée. Le plat comportait de la réglisse, que je n’aime pas, mais que je n’ai pas sentie. C’était probablement comme quand je mets du café dans un gâteau au chocolat et qu’on ne le sent pas, mais que le chocolat prend une dimension plus profonde.

Le local bleu foncé donne une dimension plus intime aux lieux; l’équipe de serveur.ses est assez nombreuse mais très efficace et sympathique (avec autant de plats pour chaque client, il faut une grande organisation !) Absorbée par ma dégustation, je n’ai plus pensé à essayer un verre de vin, mais il y a une carte intéressante; certaines personnes ont commandé une bouteille entière, mais il est aussi possible, pour 60 $ additionnels, d’avoir un accord de vins à chaque plat. Par ailleurs, la cuisine est vitrée, donc on peut voir la brigade au travail (moi, j’étais trop collée au mur pour les voir par contre 😉 )

Les portions étant plutôt petites, je me sentais tout juste rassasiée en sortant -on n’y va pas pour se remplir la bedaine, mais pour admirer une grande créativité, découvrir ou redécouvrir des produits locaux, se faire émerveiller les sens (je rêve encore du bouillon !) C’est aussi l’occasion de flâner dans le Mile-End, où je ne vais pas assez souvent, avec ses jolis commerces et sa vibe générale si spéciale. Bref, une sortie époustouflante.

Les plats très soignés du Brouillon

Je n’ai pas encore essayé le Brouillon de jour (il est alors un café), mais j’ai eu l’occasion de goûter quelques plats en soirée avec un ami, et ça donne pas mal envie d’y revenir.

On a commencé en se partageant une petite entrée de rillettes vraiment excellente (un peu plus de citron aurait peut-être rendu le plat encore plus merveilleux). Les plats arrivent dans des formats à partager, dans une vaisselle absolument magnifique.

Parmi les plats qu’on a choisis, il y a eu les maquereaux marinés et risotto d’orge aux tomates cerises, réconfortants et moelleux, avec une belle fraîcheur apportée par l’aneth.

Le gumbo de poulet a été mon plus gros coup de cœur. Super savoureux, bien grillé et moelleux, servi sur du riz et avec des bananes plantain frites, ce plat était parfait; j’avais peur que ce soit trop épicé, mais c’était vraiment doux en fait.

Il y a une belle sélection de vins; j’ai opté pour le « Experiencia Paradella » et je l’ai complètement adoré. Un vin équilibré (je ne voulais quelque chose de ni trop fruité ni vraiment sec), avec une petite touche finale évoquant le champignon, super intéressante.

L’endroit est super beau, conçu par Zébulon Perron (comme d’autres lieux outrageusement beaux, comme le café Parvis), et le service super sympathique. Une adresse à essayer très vite, définitivement !

Pumpui, Mui Mui et Tapéo

Les restos sont ouverts, les masques sont tombés, les statistiques de cas de Covid ne sont plus en première position dans les fils de nouvelles, l’été a débuté. WOW.

J’allais vous parler de 3 restos où j’ai commandé pour emporter, et ça me semble si loin (janvier, pour l’un d’eux, d’où mon intro qui fait référence à cette période où les salles à manger étaient fermées)…. Du coup, je les ai regroupés, alors qu’ils sont tous très différents, à un point près : c’était délicieux !

Ça faisait longtemps que j’avais entendu parler de Pumpui, un resto-épicerie thaïlandais, dont le logo est un crocodile dodu. J’ai tenté de bien comprendre les indications pour ne pas commander quelque chose de trop épicé; j’ai opté pour la soupe tom kha gai (poulet dans du lait de coco épicé). C’était SUPER délicieux -sauf quand je suis tombée sur un morceau de piment fort et que j’ai toussé pendant 5 minutes entières. Comme je suis hyper gourmande, j’avais aussi commandé du porc croustillant, et honnêtement c’était un peu trop, mais my God c’était délicieux !!

J’ai souvent entendu parler du ceviche de pétoncles au gin-tonic de Tapeo… et un soir, je m’en suis commandé. C’était doux, délicat, un peu crémeux aussi; bizarre et inattendu, mais dans le bon sens. Une jolie expérience !

Comme ça ne remplit pas un estomac, j’avais pris aussi les tomates sur vigne. C’était mémorable; des tomates parfaites, goûteuses à souhait, d’une générosité débordante. Comme si ça ne suffisait pas, du fromage de chèvre, épais, réconfortant, plein d’huile d’olive et quelques herbes. Très simple, avec si peu d’ingrédients, mais si bien choisis !!

Enfin, j’avais voulu aussi goûter les brochettes d’agneau; c’était bon, mais après l’éblouissement vécu avec les tomates, je me suis trouvée moins émerveillée gustativement. Moelleux et croustillant à la fois, mais avec des saveurs qui restaient moins longtemps en bouche, moins surprenantes.

Pour finir, un soir j’ai décidé de recommander du Mui Mui. Ça faisait déjà un an que j’avais commandé (et que le resto a ouvert), et c’était une découverte MÉGA-coup de cœur de 2021. Concernant la salade de betteraves brûlées, j’étais curieuse, mais suspicieuse : je trouvais la quantité de menthe complètement délirante. Devinez quoi : ça marche. Vraiment bien. Oui, on peut loader une salade en feuilles de menthe (avec une sauce légère au chèvre) pis c’est écœurant. En fait, c’est un contre-poids parfois au goût des betteraves, un peu sucrées et terreuses en même temps. Faut que je pense à tenter de reproduire ce mélange de saveurs chez moi…

J’ai aussi essayé le tartare d’omble chevalier; servi sur des tranches de brioche, le poisson est mêlé à de la mayonnaise au mirin, du tobiko, de la poire asiatique, du shiso (sorte de persil japonais) et une vinaigrette au gochujang. Ça se mange lentement parce que c’est si bon qu’on veut que ça dure…

Vous pouvez tester tout ça directement en salle désormais -avec l’ambiance, et de belles suggestions de breuvages pour accompagner. Ce fut un plaisir de soutenir un peu ces commerces dans un moment difficile !

Brunch péruvien au Barranco

Faites un tour sur la page du Barranco : je vous défie de ne pas en avoir envie ! Quand des amies ont proposé cet automne qu’on se fasse un resto, je l’ai donc proposé -et il a été approuvé 😉 Finalement l’une d’elles a dû se désister, donc on a goûté moins de plats différents, mais ça donne le goût d’y retourner…

Je ne m’y connais pas vraiment en cuisine péruvienne. Je suis allée en Équateur il y a une dizaine d’années et j’ai quand même goûté pas mal d’affaires qui peuvent se retrouver dans la cuisine péruvienne, puisque les deux pays partagent une frontière, et ont donc des denrées qui poussent sous un climat assez semblable. Puisque c’est un pays côtier, on retrouve notamment pas mal de produits de la mer, et j’étais prête à manger du poisson pour le brunch (je n’aurais jamais pensé à mettre ça au menu chez moi, mais aller au resto, ça permet justement d’essayer des choses auxquelles on n’aurait jamais pensé, ou qu’on ne peut pas cuisiner aussi bien qu’un professionnel !)

Le repas débute avec une dégustation gratuite de 3 mini-portions de smoothies qui, honnêtement, étaient délicieux et donnaient presque envie d’en commander -sauf que finalement, après les avoir dégustés, je me sentais rassasiée en termes de fruits dans mon brunch, et je voulais laisser de la place dans mon estomac pour espérer manger mon assiette en entier -qui, quand je l’ai vue arriver, était effectivement très généreuse !

J’avais choisi la tartine Barranco, et je vous recopie depuis le site Web toutes les composantes de l’assiette : pain campagnard | oeuf de cane poché | calamars frits purée de patates douces au rocoto et érable | croquant de patates douces | pousse de roquette | salsa criolla au radis et jalapeño.

En un mot : c’était excellent. Plein de belles saveurs et textures, super coloré, pas trop épicé non plus. Juste de voir l’assiette, ça m’aurait remonté le moral s’il avait été bas, parce qu’elle a l’air tellement joyeuse (et en plus il y avait un DJ qui jouait de la musique entraînante). Et oui, manger des calamars dès le matin, c’est délicieux.

Mon amie a choisi un ceviche végane, le « Ceviche de Hongos » : mix de champignons (parís | pleurotte | king iring) | leche de tigre végane | vinaigrette amarillo | salsa criolla au radis, jalapeño et maïs metisse | croquant de maïs et quinoa | pousse de roquette | plantain. Elle l’a trouvé croustillant et rafraîchissant.

Si on omet que la musique était un peu forte à mon goût, j’ai adoré le resto (bouffe + ambiance) et donc je n’exclus pas d’y retourner; une très belle découverte !

Le petit Boui-boui

Avec la fermeture des salles à manger des restaurants, la meilleure façon de les soutenir est de commander des plats à emporter. J’avais repéré le petit boui-boui parce qu’il venait remplacer une excellente fromagerie, et c’est vraiment chouette d’avoir un nouvel établissement dans le quartier. Ouvert en novembre, il propose une carte courte, mais très savoureuse.

J’ai choisi la soupe pho au bœuf, et la salade de daikon et fleurs de bananiers. J’ai tenté plusieurs fois de cuisiner le daikon dans le passé, mais je l’ai toujours trouvé trop piquant, et j’avais abandonné l’idée d’apprendre à l’apprivoiser. Ici, servi avec une vinaigrette au tamarin, il était croquant et délicieux; depuis, j’ai consulté différentes recettes de salades, et le daikon est souvent mariné préalablement pour dompter son aspect piquant. Maintenant que j’ai goûté ce que ce légume peut goûter quand il est adéquatement préparé, je le retire de ma liste d’aliments qui ne me tentent pas.

By the way, elle est servie avec des chips de crevettes croustillantes, c’est vraiment délicieux. La soupe pho est composée d’un bouillon, de lanières de bœuf et de nombreuses garnitures. Le bouillon est absolument inoubliable, avec de nombreuses saveurs qui se révèlent progressivement; parmi les garnitures, le basilic thaï est très parfumé, et le jus de lime apporte une profondeur vraiment appréciée (ça prendrait même un quartier additionnel, je crois !)

Bref, une belle petite adresse; j’ai bien envie d’y retourner pour commander le reste de la carte !

À emporter : repas d’Haïti, du Brésil et du Pakistan

Je vais peu au resto (par manque de budget) mais j’adore découvrir de nouveaux plats. Comme je suis toujours à l’affût de ce qui peut se passer à Montréal côté bouffe, j’ai pu tester un resto et un service de traiteur à prix doux, et ainsi tester de nouvelles saveurs.

Ça faisait quelques temps que je voulais commander chez Food’Elles, surtout que j’aurais pu aller chercher la commande dans le Mile End. Puis elles ont déménagé dans Hochelaga, et du coup j’ai dû payer la livraison (ultimement, j’aurais pu me déplacer, mais vu la distance ça me tentait peu). Bref. Que je vous parle un peu du projet : Food’Elles embauche des femmes immigrantes ou réfugiées pour nous faire découvrir les saveurs de leurs pays d’origine. Algérie, Syrie, Mexique, … plat principal, entrée, dessert, mais aussi plats congelés depuis peu… bref, même si certains plats, évidemment, reviennent de temps en temps (ce qui est justement un grand plaisir quand on a envie d’y goûter à nouveau!) le choix est intéressant pour cette petite entreprise d’économie sociale qui permet à sa façon de soutenir ces femmes qui sont davantage touchées par le chômage. Vous pouvez en apprendre plus et découvrir l’énergie lumineuse de la fondatrice Tsahaï Papatakis sur la vidéo de sociofinancement.

J’ai commandé des shami kebabs : des beignets aux bœuf et aux lentilles, apparemment très répandus dans la cuisine de rue au Pakistan. Accompagnés de patates à l’ail (mais pas trop aillées, très apprécié en ce qui me concerne), d’un chutney de tomates maison et de légumes marinés, ils étaient étonnamment fondants en bouche, et les saveurs bien équilibrées (j’appréhendais que ce soit peut-être trop épicé pour moi, qui aime seulement quand le niveau d’épices est bas, mais vraiment pas).

J’ai également commandé un plat brésilien : le bobó de camarão, un plat très prisé dans la région de Bahia, dont le nom signifie « bobó de crevettes ». Il est décrit comme un plat en sauce, mais la sauce est si généreuse que ça ressemble plutôt à une soupe (délicieuse, par ailleurs). Le plat comprend du yucca, du lait de coco, des crevettes et de l’huile de palme rouge (qui serait excellente pour la santé). Il est servi avec du riz ainsi que de farofa, un accompagnement brésilien fait de farine de manioc, de blé ou de quinoa, toastée dans du beurre ou de l’huile avec du bacon ou de l’ail, ou encore d’autres agents de saveur. Il existe aussi une version végétarienne, où les crevettes sont remplacées par des cœurs de palmier. En résumé : une superbe expérience pour les 2 plats.

Une autre fois où je n’avais terriblement pas envie de cuisiner, je me suis rappelée que j’avais mis Kwizinn sur ma liste de restos à essayer. J’ai tout simplement commandé le griot : des cubes de porc grillés, du riz collé (aux haricots rouges), une salade, des bananes plantain, et du pikliz (un condiment fait de carottes et chou blanc avec un assaisonnement raisonnablement relevé).

Je n’ai pas trop aimé le riz, qui était plutôt gras; le week-end, vous pouvez le remplacer par du riz djon-djon. Par contre la viande était démentielle, tendre et bien grillée sur l’extérieur, et la portion assez généreuse pour que je garde presque la moitié pour le lendemain. La salade était fraîche, les bananes délicieuses (j’en aurais bien pris le double), et le pikliz ajoutait une saveur additionnelle qui rajoutait une dimension au plat. Bref, je recommande !

À noter : les contenants utilisés par Food’elles peuvent être réutilisés en pot de fleur 😉

Vilain radis

Je ne sais plus où j’ai entendu parler de Vilain Radis pour la première fois, mais j’ai eu un coup de coeur pour leur approche; Victoria et Raphaël privilégient les aliments du Québec, qu’ils transforment eux-mêmes. Ils veillent à leur empreinte écologique, et offrent des services de traiteur, prêt-à-manger et chef à domicile.

J’ai commandé un menu avec livraison à domicile (vu qu’ils sont situés dans Ahuntsic), qui est arrivé précisément à midi le jour convenu. J’ai commencé par un plat de tomates cerises confites et crues, surmontées d’une ricotta maison très légère, de l’hémérocalle grillée & lacto-fermentée, et de savoureux craquelins de sarrasin.

J’ai ensuite mangé le plat de farfalle à la crème de ‘nduja (une saucisse de porc italienne) de la boucherie La Petite Patrie (dont je devrai vous reparler…), des petits pois et fromage Lindsay (fait à partir de lait de chèvre), et des fleurs de courgettes farcies aux shiitake & courgettes. Généreux, et même voluptueux, hyper réconfortant, j’ai totalement adoré… Mais je ne l’ai pas fini, pour avoir de la place pour le dessert. Ça m’a permis, au repas suivant, de pouvoir le finir et d’être à nouveau enveloppée de douceur et de chaleur.

Le dessert était une tartelette aux pets de sœur, avec meringue torchée et gel de rhubarbe. J’avais hésité car je ne sais pas trop pourquoi, j’avais peur que ce soit trop sucré, malgré l’aspect très délicat du dessert. En fait, c’était bien équilibré (peut-être que l’acidité de la rhubarbe aidait, mais même la meringue, mangée seule, se révélait juste suffisamment sucrée). Bref, un vrai succès en bouche.

J’ai été extrêmement satisfaite de ce repas; j’avais commandé pour un jeudi midi, et ça a fait une pause gourmande vraiment bienvenue dans ma journée de télétravail. Les ingrédients étaient simples et super bien mis en valeur. Dans l’immédiat, je ne me vois encore les inviter pour l’expérience de chef à domicile, mais l’équipe développe des plats savoureux où les ingrédients locaux sont mis en vedette avec une grande maîtrise. Je vous invite à leur donner de l’amour, en allant les voir au marché d’été d’Ahuntsic, en commandant un repas ou en allant chercher du prêt-à-manger. Leur service de traiteur devrait débuter prochainement; c’est clairement une super adresse dont il va être intéressant de suivre l’expansion ❤